Changer de vie : comment devenir commerçant ?

Envie d’être votre propre patron après des années à exercer comme salarié dans un point de vente ? Animé par votre passion pour les livres ou le vélo, vous rêvez d’en vivre en la partageant avec des clients…

Quelles que soient les raisons de votre motivation, vous avez décidé de changer de vie et d’ouvrir votre commerce. 

Mais avant de sauter le pas, découvrez toutes les informations à connaître (conditions pour devenir commerçant, étapes clés, compétences…) afin de mener à bien votre projet de reconversion.

Les étapes clés pour devenir commerçant

S’assurer de remplir toutes les conditions préalables requises

Pour devenir commerçant, il est impératif d’avoir la capacité commerciale. C’est-à-dire d’avoir le droit d’effectuer des actes de commerce (acheter et vendre des produits, conclure des contrats, facturer…). 

Or, tout le monde ne peut obtenir le statut de commerçant. 

En effet, il faut obligatoirement respecter plusieurs conditions :

• Être majeur (18 ans révolus) non placé sous tutelle ou curatelle ou mineur émancipé (entre 16 et 18 ans)

• Ne pas cumuler une activité dans le secteur public ou privé incompatible avec la profession de commerçant

• Fonctionnaires, avocats, officiers publics ministériels, architectes, experts-comptables, commissaires aux comptes… Il leur est interdit de devenir commerçant en parallèle de leur métier exercé

• Ne pas être soumis à une interdiction d’exercer l’activité de commerçant suite à l’une des condamnations suivantes : interdiction de gérer une entreprise après une infraction (travail dissimulé, fraude fiscale, escroquerie…) ou faillite personnelle subie dans les 15 dernières années. 

Ces obligations ou interdictions sont les mêmes pour les entrepreneurs originaires de France, d’un pays de l’Union européenne, de l’Espace Économique Européen ou de Suisse.

Effectuer toutes les démarches nécessaires pour ouvrir son commerce

Pour mener à bien votre projet de devenir commerçant, veillez à suivre toutes les étapes clés :

• Réalisez une étude de marché et élaborez votre business plan. C’est indispensable que vous envisagiez d’ouvrir un garage automobile, une supérette, un magasin de fleurs ou une librairie ! Grâce à ces actions, vous vérifiez si votre commerce peut être rentable dans votre secteur géographique (concurrence, profil des potentiels clients, produits ou services recherchés…) et s’il est viable financièrement.

• Choisissez le statut juridique de votre entreprise (micro-entreprise ou différents types de sociétés : EURL, SARL…) et si votre commerce sera franchisé ou indépendant.

• Trouvez le local commercial adapté à votre activité (emplacement, superficie…). Soit vous devenez propriétaire en faisant une offre d’achat de fonds de commerce, soit vous le louez (bail commercial). 

• Réalisez toutes les formalités d’immatriculation sur le site dédié : le Guichet des formalités des entreprises. Une obligation quelle que soit la forme juridique de votre entreprise.

• Demandez les autorisations requises pour certains commerces de proximité. Par exemple, c’est le cas pour devenir buraliste (autorisation de la Direction des Douanes), l’ouverture d’un café-bar-restaurant (licence pour vente de boissons alcoolisées) ou d’un commerce ambulant.

• Pensez à souscrire à une assurance professionnelle pour protéger votre commerce contre les risques potentiels. 

À lire en complément : découvrez notre guide étape par étape pour reprendre un commerce de proximité.

Devenir commerçant : qualités et compétences requises

Il est indispensable de respecter les exigences légales (conditions liées à l’âge ou à l’absence de condamnation antérieure, autorisations spécifiques…) pour exercer l’activité de commerçant. 

Mais il faut aussi avoir le “bon profil”, associant des qualités personnelles et des compétences professionnelles spécifiques, à savoir :

• Réel sens du relationnel. Pour réussir dans le métier de commerçant, il est primordial d’établir un bon contact avec la clientèle. Offrir un accueil client chaleureux et professionnel en magasin, être à l’écoute des besoins, proposer des conseils personnalisés… C’est un bon début pour devenir un commerçant apprécié !

• Adaptabilité et sens de l’organisation, vu les multiples tâches à réaliser au quotidien par un commerçant. 

• Maîtrise des techniques de vente et connaissance parfaite des produits vendus dans son commerce. Il doit proposer un discours convaincant et avancer les bons arguments commerciaux pour inciter ses clients à l’achat.

• Bonne gestion du stress : pour faire face aux périodes de forte affluence, gérer les éventuelles insatisfactions clients…

• Aptitudes managériales et entrepreneuriales, pour animer son équipe et développer l’activité de son commerce.

• Solides connaissances en matière de comptabilité, gestion des stocks, gestion de caisse…

Avant d’ouvrir votre commerce : les formations et l’accompagnement pour un projet réussi

Quels diplômes sont nécessaires pour devenir commerçant ? 

Pour ouvrir votre propre commerce, aucun diplôme n’est requis. Mais il est fortement conseillé de suivre une formation pour acquérir les compétences utiles à votre activité : gestion, droit commercial, comptabilité, marketing…

Si votre projet de devenir commerçant prend forme au cours de votre scolarité, voici quelques exemples de formations à suivre :

• CAP (pour devenir boulanger, boucher…), complété par un BAC professionnel pour faire l’acquisition de connaissances dans des domaines spécifiques (conseil, vente…)
• BTS pour développer des compétences en techniques de vente et management commercial opérationnel
• Licence professionnelle pour se spécialiser dans un domaine du commerce

S’il s’agit d’une reconversion, vous trouverez de nombreuses options de formations. Par exemple, la Fédération des Épiciers de France propose divers parcours thématiques pour former les porteurs de projets à l’ouverture ou la reprise d’un commerce alimentaire.

Les aides à la création d’entreprise

Bonne nouvelle, pour ouvrir votre commerce, vous pouvez bénéficier :

D’aides financières

Plusieurs dispositifs sont mobilisables pour vous aider à financer une partie de votre projet de reprise ou d’ouverture de commerce.

Les subventions accordées par les régions, certaines collectivités locales… Un exemple : la région Auvergne-Rhône-Alpes accorde une subvention aux TPE de l’artisanat et du commerce de proximité pour les aider à s’installer ou se développer dans un point de vente accessible au public. L’objectif est de redynamiser les centres-villes.

• Le prêt à taux zéro géré par chaque région. Les modalités et conditions d’éligibilité de ce dispositif NACRE varient selon la localité.

• L’ARCE. Cette aide à la reprise ou à la création d’entreprise est destinée aux demandeurs d’emploi.

• Les prêts d’honneur (sans garantie personnelle) octroyés par des organismes comme Réseau Entreprendre ou Réseau Initiative.

• Les micro-crédits à des taux avantageux de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE).

D’un accompagnement personnalisé

N’hésitez pas à solliciter le soutien des Chambres de commerce et d’industrie (CCI). Elles proposent des services pour accompagner la création d’entreprise, des conseils sur mesure, des formations…

Bon à savoir : découvrez les étapes clés afin d’obtenir un prêt pour votre projet d’achat de commerce.

Évoluer dans le métier de commerçant : les opportunités à saisir

Vous avez atteint votre objectif : devenir commerçant, bravo ! 

En effet, depuis quelques mois, vous accueillez tout sourire votre clientèle dans votre librairie ou boulangerie. Et ils sont au rendez-vous !

Pour l’instant, vous constatez une fréquentation à la hauteur de vos attentes. 

Mais encore faut-il fidéliser vos clients et en attirer de nouveaux pour assurer la pérennité de votre commerce de proximité et des revenus suffisants…

Fort heureusement, une solution existe pour booster vos sources de revenus, augmenter la fidélisation client et capter une nouvelle clientèle. Misez sur la diversification de votre commerce en adoptant une stratégie porteuse ! 

Plusieurs possibilités s’offrent à vous :

• Élargir votre offre produits en observant les tendances. Par exemple, le marché des trottinettes électriques (ou des cigarettes électroniques) est dynamique. Proposez des références dans votre magasin de cycles (ou bureau de tabac).

• Associer une activité complémentaire à votre activité principale : bar-tabac, café-librairie…  

• Proposer de nouveaux services recherchés par vos clients (fidèles et potentiels) : click & collect, programme de fidélité… 

Ce ne sont pas les seules options possibles ! Par exemple, en plus de vendre des modèles neufs dans votre magasin de cycles, vous pouvez proposer un service de réparation de vélos de location, de dépôt-vente… 

Autre piste de diversification : développez des services digitaux et de proximité : devenir point relais ou dépôt de cartes grises, proposer des cartes prépayées (pour acheter sur internet…), de pouvoir effectuer le paiement des factures ou impôts dans votre point de vente…

La clé pour devenir un commerçant d’utilité locale essentiel au quotidien des habitants de votre quartier !

Votre projet de devenir commerçant est à votre portée. Vous connaissez les exigences légales, les étapes à suivre, les aides auxquelles vous pouvez prétendre et les perspectives d’évolution… Vous êtes prêt à vous lancer avec succès !