Étude de marché sur les trottinettes électriques : les points clés pour un gérant de magasin de cycles
Avec la pandémie de la Covid-19, les Français ont fait évoluer leurs habitudes de mobilité urbaine. Ils privilégient de plus en plus les deux-roues, notamment les vélos à assistance électrique, mais pas seulement ! En effet, au même titre qu’un VAE, la trottinette électrique s’impose dans toutes les villes de France (Paris, Lyon, Grenoble, Marseille…) au détriment des voitures. On assiste à un engouement croissant des utilisateurs pour cet engin de déplacement personnel motorisé (EDPM). À tel point qu’il représente un véritable enjeu pour les magasins de cycles.
Découvrez les tendances en la matière et pourquoi s’intéresser aux chiffres clés d’une étude de marché sur les trottinettes électriques est essentiel en 2022 pour tous les professionnels du cycle.
Depuis quelques années, le marché de la micromobilité (jusqu’à 6 km de distance parcourue) a vu l’utilisation d’engins de déplacement personnel (EDP), type gyroroues et trottinettes, se démocratiser.
Mais avec la crise sanitaire, ce phénomène s’est amplifié, avec une nette préférence pour les équipements électriques. Pour se déplacer facilement et respecter la distanciation physique en favorisant un mode de transport individuel, de plus en plus de Français ont opté pour la trottinette électrique. Elle est devenue le moyen de locomotion n° 1 en France en matière de mobilité électrique.
Cet engouement se vérifie à 2 niveaux :
- Les achats de trottinettes électriques
- Le recours aux trottinettes électriques en libre-service.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le Baromètre 2020 FP2M/Smart Mobility Lab, on compte cette année-là plus de 2 millions d’utilisateurs de trottinettes électriques en France.
Les ventes de trottinettes électriques sont en constante progression. Entre 2017 et 2018, on est passé de 101 700 modèles vendus à 233 900, soit + 129 % d’augmentation. Et cette hausse s’est confirmée les années suivantes jusqu’à atteindre 640 000 exemplaires vendus en 2020. Un record en volume, mais aussi en valeur, puisque cela constitue un chiffre d’affaires de 206,6 millions d’euros (+ 8,3 %). En comparaison, les VAE sont moins plébiscités : 510 000 est le nombre d’unités vendues en 2020.
Bon à savoir : les modèles électriques rattrapent progressivement les trottinettes mécaniques qui ne représentent plus que 52 % de ventes d’EDP en 2020 contre 63 % en 2019, soit une baisse de 15,8 %.
D’après l’étude réalisée en 2019 par Boston Consulting Group (BCG), le marché mondial des trottinettes électriques en libre-service devrait atteindre en 2025 entre 40 et 50 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires généré serait réparti de la manière suivante : de 12 à 15 milliards de dollars aux États-Unis et en Europe, de 6 à 8 milliards de dollars en Chine, et le solde dans le reste du monde.
En effet, dès la mise en circulation des trottinettes électriques en free-floating en France et sur la scène mondiale, les utilisateurs étaient au rendez-vous. Par exemple, en 2018, après seulement 120 jours de mise en service de sa flotte, l’entreprise Lime, l’un des leaders de ce secteur, a enregistré 1 million de trajets effectués dans la ville de Paris. Pour atteindre ces résultats, Ofo (spécialisé dans les vélos en libre-service) a dû attendre 10 mois. En novembre 2018, Lime comptabilisait 11,5 millions de trajets réalisés dans le monde, soit environ 8 000 locations/jour.
Qu’est-ce que le free-floating ? Il s’agit de louer une trottinette électrique en libre-service disponible en free-floating (comprenez « sans station »). Les utilisateurs de ce mode de mobilité partagée peuvent l’emprunter et la rendre plus ou moins n’importe où puisqu’elle n‘est pas reliée à une borne. Grâce à une application mobile, ils géolocalisent l’EDPM le plus proche et le déverrouillent à l’aide d’un QR-Code. La facturation se fait généralement en fonction de l’usage (à la minute).
En France, une dizaine d’opérateurs souvent spécialisés dans les services VTC se partageait le marché en 2019 comme Lime, Bird, Tier, Dott, Bolt, Wind… Mais, face aux excès, les villes ont limité le nombre d’acteurs présents pour réguler ce secteur. Par exemple, à Paris, il n’en reste que 3.
La pratique de la trottinette électrique a évolué ces dernières années. Les adeptes y ont recours plus uniquement pour les loisirs, mais de plus en plus au quotidien comme moyen de mobilité urbaine.
Président de la FP2M (Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité), Fabrice Furlan confirme cette évolution : « Installée dans le paysage français de la mobilité, la trottinette électrique est un moyen de déplacement de plus en plus privilégié soit pour une utilisation occasionnelle, quotidienne ou intensive, multimodale ou monomodale ».
Réalisée en 2021 en partenariat avec Smart Mobility Lab et OpinionWay, l’étude de l’Observatoire Mobiprox permet de mieux cerner le profil des utilisateurs de trottinettes électriques.
Sur les 580 personnes interrogées utilisant régulièrement un EDPM, 4 groupes se distinguent :
36 % sont des pendulaires actifs
Ils utilisent la trottinette principalement pour se rendre au travail. Pour cet usage essentiellement utilitaire, ces trotteurs âgés de 35 à 49 ans se contentent d’engins peu puissants (moins de 350 W). Leur motivation à choisir cet EPDM pour se déplacer est le gain de temps.
32 % sont de jeunes citadins (53 % ont moins de 35 ans)
Ils choisissent cet engin pour sa praticité en milieu urbain. Ils l’utilisent au quotidien pour leurs déplacements professionnels en semaine et pour leurs loisirs le week-end. Ils circulent en centre-ville et en proche banlieue, parcourant des distances cumulées assez élevées (de 5 à 10 km pour 53 % et moins de 3 km pour 3 %) avec un appareil peu puissant (moins de 500 W pour 66 %).
21 % sont des trotteurs du week-end (population plutôt féminine)
Ils s’en servent de manière occasionnelle pour des promenades, sur des trajets relativement courts (moins de 5 km). Il s’agit donc d’une mobilité de loisirs. Leur choix d’utiliser la trottinette électrique est motivé par le gain de temps, mais également l’écologie et le confort.
11 % sont des utilisateurs de gyroroue (wheelers) passionnés
Principalement des hommes (96 %) plus âgés que la moyenne, ils sont équipés avec un engin puissant (plus de 1 000 W pour 88 %). Ils en font une utilisation intensive : pour leurs trajets professionnels et de loisirs, sur de longues distances (plus de 10 km pour 50 %).
Plusieurs raisons expliquent l’intérêt croissant pour l’usage de la trottinette électrique :
- Pallier les défaillances des transports en commun (grèves, manque de flexibilité des horaires, grande affluence aux heures de pointe…).
- Respecter les gestes barrières en pleine crise sanitaire.
- Économiser à l’heure où le prix du carburant s’enflamme, où le prix de ce type d’engin à la technologie développée est de plus en plus accessible.
- Opter pour un moyen de transport pratique et peu encombrant dans un environnement urbain (manque de places de stationnement, espace de stockage limité dans les appartements…).
- Choisir une alternative écologique à la voiture pour réduire l’impact environnemental et circuler en centre-ville où les restrictions augmentent (limitation de vitesse plafonnée à 30 km/h, dispositif Crit’Air).
- Se déplacer rapidement (25 km/h maximum), sans effort (donc un confort accessible à tout âge) avec un engin facilement maniable à la mécanique très simple.
Les chiffres le prouvent : le marché des trottinettes électriques est porteur en 2022, avec une hausse constante du nombre d’utilisateurs ces dernières années. Ce sont autant de futurs clients potentiels pour votre magasin de cycles, à condition d’en proposer à la vente et de choisir des appareils répondant à leurs besoins !
Vous avez consulté l’étude Futurosoft « Les Français et le vélo après le confinement » réalisée en partenariat avec OpinionWay pour mieux cerner le comportement d’achat des Français. Et vous avez bien fait ! Cela vous a permis d’ajuster votre stratégie de vente.
Bon à savoir : consultez dès maintenant l’étude Futurosoft « L’impact du contexte sanitaire sur le marché du deux roues » pour connaître les enjeux à court terme de votre secteur.
De même, au vu de l’intérêt croissant pour les trottinettes électriques, vous ne pouvez faire l’impasse sur cet EDPM. Ce mode de transport s’inscrit dans l’avenir.
Pour assurer la pérennité de votre entreprise, il est donc essentiel de :
- Connaître les attentes des utilisateurs et leur profil.
- Proposer une offre de produits qui correspond à la demande.
En complément de votre gamme de VAE, vendre des trottinettes électriques vous permet de :
- Répondre à un nouveau besoin et attirer de nouveaux clients potentiels. C’est un véritable atout concurrentiel ! Il serait dommage de ne pas être présent sur ce segment et de laisser ces opportunités de ventes à vos concurrents.
- Générer un chiffre d’affaires supplémentaire lors de la vente, mais également à l’occasion de l’entretien, des réparations, des commandes de pièces détachées…
Autre avantage : cet engin compact prend très peu de place au sol. Vous pouvez donc facilement intégrer plusieurs modèles dans votre magasin. De plus, contrairement au vélo, il se règle facilement et rapidement. Un gain de temps appréciable pour vous concentrer sur votre clientèle !
Après avoir pris connaissance de cette étude de marché sur les trottinettes électriques, vous êtes plus à même de comprendre l’intérêt pour votre magasin de cycles de proposer cette offre à une clientèle toujours plus importante et demandeuse. Devenue l’EDP privilégié de la mobilité urbaine, la trottinette électrique représente un véritable enjeu, source de nombreux clients potentiels pour votre secteur.